Finalement, une éclaircie dans la grisaille générale qui marque depuis quelques mois le paysage médiatique national pour ce qui est des rapports qu’entretient le gouvernement avec les médias dits publics. En effet, les journalistes exerçant au sein de certains médias publics craignaient — ils l’ont fait savoir à plusieurs reprises via leurs deux syndicats représentatifs, le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) et la Fédération générale de l’information relevant de l’Ugtt — que les autorités publiques décident de lâcher, financièrement, la presse publique en arrêtant de lui accorder les subventions nécessaires pour continuer à survivre.
Jeudi 17 novembre, à la suite d’un sit-in observé par les journalistes devant le siège de la présidence du gouvernement à La Kasbah, aussi bien le ministère des Affaires sociales, en la personne du ministre, que les deux syndicats représentés par le secrétaire général de la Fédération et de la vice-présidente du Snjt sont parvenus à la signature d’un accord qui met un terme au mouvement de contestation, qui fait engager les journalistes à annuler les mouvements de protestation programmés pour les jours à venir et qui définit les composantes essentielles de l’accord conclu dont, en particulier, le versement des salaires arriérés, la tenue d’un Conseil ministériel restreint consacré à l’examen de la situation de la Snipe-La Presse et l’accélération du versement des subventions décidées par le gouvernement au profit des entreprises en question dans le but de les aider à supporter les retombées financières du Covid-19, subventions qui n’ont pas été servies depuis le gouvernement Fakhfakh.
Une autre clause contenue dans l’accord consiste à définir un calendrier dans le but d’entamer les négociations entre les deux parties (syndicats et gouvernement) avec pour ambition suprême de parvenir à un programme de sauvetage urgent de ces entreprises visant, en premier lieu, à préserver les postes d’emploi qu’elles offrent aux journalistes et aux techniciens y exerçant et à sauvegarder aussi leur pérennité.
On espère que les attentes de centaines de journalistes, de cadres administratifs et de techniciens qui militent encore dans le but de préserver contre l’oubli ces entreprises, symboles de la mémoire nationale et pilier fondamental du parcours historique et civilisationnel de la Tunisie, seront concrétisées dans les plus brefs délais et que la grisaille se dissipera pour toujours.